Tobacco Mucho

Celles et ceux qui ont eu comme moi un papa fumeur de pipe ressentiront probablement la même émotion amusante et déroutante en sentant Tobacco Mucho : Papa est dans la pièce !
Le tabac est communément traduit en parfumerie grâce à la fève tonka, ou bien la coumarine, la molécule qui en est le principal constituant. Son parfum complexe, à la fois poudré, amandé, tabacé, légèrement grillé, avec des accents de botte de foin et de cigare, évoque l’odeur miellée de brins de tabac à pipe fraîchement émiettés de leur étui.
Ici, rien de tout cela, c’est déjà l’étape suivante qui est brillamment illustrée : le tabac se consume dans le foyer de la pipe en vieux bois, et inonde l’atmosphère de sa fumée compacte et chaude qui, à l’inverse d’une fumée de cigarette irritante et asphyxiante, emplit la pièce d’un nuage à la fois liquoreux et âcre, enveloppant et rassurant. Effet réaliste assuré.
Une fois les volutes évaporées, un bel accord boisé cuiré et fumé plus classique, comme un reste de feu de cheminée dans un salon rempli de vieux livres, s’installe élégamment et durablement sur la peau, toujours empreint d’une chaleur moite et moelleuse.
Un parfum dédié aux nostalgiques des fumeries paternelles, le goudron et la nicotine en moins.