Famous Deaths, l’odeur de la mort...
par Clara Muller, le 7 août 2015
« Sense of Smell » est un projet de co-création et de recherche de l’Université de Sciences Appliquées de AVANS aux Pays-Bas. Dans le cadre de ce projet, Frederik Duerinck a conçu Famous Deaths, une installation qui propose de revivre par l’olfaction les derniers instants de quatre personnalités célèbres : Kennedy, Lady Di, Mouammar Kadhafi et Whitney Houston. L’installation était présentée à la Villa Rot de Burgrieden en Allemagne dans le cadre de l’exposition « There’s something in the air ».
Pour vivre cette expérience le spectateur s’allonge dans un caisson métallique du même genre que ceux utilisés dans les morgues pour conserver les cadavres. Dans ce sarcophage sont diffusés pendant cinq minutes des sons et des odeurs reconstituant l’ambiance des instant précédant le décès.
Pour retracer la mort du président Kennedy, assassiné en 1963 à Dallas lors d’un cortège, l’installation diffuse l’odeur du cuir du siège de la décapotable, le parfum de Jackie Kennedy présente à ses côtés, ainsi qu’une odeur de sang chaud.
Crissement de freins, vacarme de tôle emboutie et odeurs de brûlé évoquent le décès Lady Diana dans un accident de voiture à Paris en 1997.
Mouammar Kadhafi, capturé puis tué lors d’une ambuscade en 2011, disparait au milieu des coups de feu, dans une odeur de poussière et de poudre.
La mort de la chanteuse Whitney Houston, décédée dans son bain suite à une overdose en 2012, est reconstituée grâce à des effluves de cannabis, de cocaïne, de crack et d’huile pour le bain.
L’installation Famous Deaths a reçu en Avril 2015 le Art and Olfaction Sadakichi Award for Experimental Scent, prix international décerné par l’Institut pour l’Art et l’Olfaction de Los Angeles à des projets faisant un usage créatif et innovant des odeurs.
L’exposition « There’s something in the air » est aujourd’hui terminée. Toutefois nous pouvons espérer qu’elle sera bientôt reprise ailleurs en Europe.
Le site du projet : www.famousdeaths.nl
Ajout du 9 août : Suite aux vives réactions suscitées par cet article, nous avons pris contact avec Frederik Duerinck qui est à l’origine du projet, afin de lui permettre d’expliquer un peu plus en détail sa démarche. Voici la traduction de sa réponse :
« L’installation Famous Deaths fait partie d’un programme de recherche plus vaste intitulé Sense of Smell. Dans ce programme nous recherchons les manières dont l’odorat peut être utilisé dans la communication et le storytelling immersif. Nous présentons d’ailleurs les résultats de ces recherches dans une publication intitulée Sense of Smell.
L’installation Famous Deaths est un des concepts qui a été développé dans le cadre de ce programme de recherche. Nous souhaitions examiner les manières dont les odeurs peuvent être utilisées pour raconter une histoire. Qu’est-ce que l’odeur ajoute à la perception du public ? Comment cela influence-t-il notre perception ? Pour voir quelles étaient les possibilités ouvertes par l’odorat, nous nous sommes intéressés à des situations que nous connaissons tous grâce aux images mais qui d’un autre côté sont très intimes. Sentir les odeurs est déjà quelque chose d’intime parce qu’elles envahissent littéralement notre corps lorsque nous les percevons. D’autre part, les deniers instants d’un être humain sont aussi un moment parmi les plus intimes qui soient. C’est cela, plus l’idée que les morts choisis devaient faire partie de notre mémoire collective, qui nous a amené à choisir ces personnalités. Ce n’était pas tant la violence de ces morts qui nous a fait choisir ces quatre personnalités que le fait que leurs mort soient à ce point implantées dans notre mémoire collective.
Tout le monde connait les images de la mort de JFK grâce aux images du film de Zapruder, mais que se passe-t-il lorsque vous enlevez ces images choquantes et expérimentez la mort de cet homme à travers les odeurs et les sons ? Cela nous influence-t-il d’une autre manière ?
Même chose avec Lady Diana dont nous connaissons tous les images de la Mercedes écrasée. L’accident vous paraitra-t-il plus tragique encore si vous pouvez le sentir et l’entendre ?
Moummar Kadhafi était aussi un choix important pour nous à cause de l’ambivalence ressentie en regardant les images de sa mort. Kadhafi a été traqué comme un animal par la mafia. En un sens nous nous sommes sentis désolés pour lui, bien que nous soyons très conscients des atrocités commises par lui et son régime. La question principale est celle-ci : pouvons-nous évoquer le même genre d’émotions complexes en utilisant des odeurs ? »
Marcel van Brakel, collaborateur de Frederik Duerinck sur ce projet, ajoute :
« Le but de l’installation était de créer une expérience immersive via les odeurs pour raconter une histoire dans un style documentaire. Cela permet une expérience “à la première personne” sans l’usage d’images. Nous avons choisi des personnes célèbres dont tout le monde a en tête les images de mort car les gens ont quand même besoin d’un contexte pour interpréter les odeurs senties, l’odeur étant un medium très abstrait pour nous.
Nous avons donc conçu une sorte d’imprimante à odeurs qui nous permet de contrôler leur diffusion dans l’installation. Pour l’instant nous ne pouvons contrôler que 34 odeurs différentes et nous avons limité l’expérience à 4 scénarios.
Nous avons aussi ces choisi ces personnalités pour une question de contraste dramatique et de contraste entre mondes olfactifs. L’odeur du désert du Moyen-Orient et l’odeur de festivités urbaines par exemple. Notez bien que nous n’utilisons pas d’odeurs de corps ou de cadavres. Nous arrêtons l’expérience à l’instant de la mort. Souvent les gens se méprennent à ce propos.
Notre but était de créer une reconstitution réaliste des derniers instants vécus par une personne célèbre juste avant sa mort. L’expérience se révèle très puissante et intime, cela nous confronte à notre propre mortalité d’une façon vraiment unique. Vous "devenez” JFK ou Kadhafi pour un court moment et ce sur un plan émotionnel et sans aucun jugement moral. »
par ., le 10 août 2015 à 17:35
"Notre but était de créer une reconstitution réaliste"
Mon opinion reste la même et en plus j’avais raison sur ce point.
par Chanel de Lanvin, le 10 août 2015 à 11:15
Merci pour l’ajout,mais de toute façon mon opinion reste la même : faut vraiment n’avoir que çà à faire comme préoccupation dont franchement on s’en f....
Les médias nous balancent des images de morts,de violences sous toutes ses formes,on crie au scandale pour l’éducation des enfants qui voient ces images à la télévision et sur le net,on vient d’interdire les corridas et là ...on ajoute à présent l’odeur,franchement ....
A ceux qui se demandent si Jésus à bien existé,quelle était l’odeur le jour de sa crucifixion,oui tant qu’on y est !!!!
par Clara Muller, le 10 août 2015 à 10:34
Bonjour à tous et à toutes,
Je me permets de vous signaler que nous avons ajouté à la suite de l’article quelques précisions fournies par les concepteurs du projet. Cela pourra peut-être répondre à quelques unes des interrogations exprimées ici.
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par grand’ourse, le 10 août 2015 à 10:01
bonjour,
déjà un fondamental : Solance je suis très sincèrement désolée pour votre perte récente.
Sur l’expo : commencer par le caisson pour mettre dans l’ambiance, c’est mettre dans la position du maccabé après toilette mortuaire dans son caisson réfrigéré, mais pas dans celle du vivant qui va passer de vie à trépas : c’est un énorme biais, donc le truc est foireux pour moi (et fait pour racoler, ce qui ne me choque pas mais cadre mal avec une démarche radicale et donc réellement artistique).
Par exemple, JFK devait être tout gonflé de fierté, ivre de son pouvoir et vrillé par ses douleurs chroniques, dans une voiture sans capote cheveux au vent avant les impacts : en reconstituant ça, peut-être pourrions nous alors mieux approcher sa fin de vie ( ce qui était le concept) et l’odeur aurait toute sa valeur pour coller une 4 dimension au bidule.
Quant au caisson, je marche si on y diffuse une décoction mortelle, qui est à la base la même pour tous, chair putride, avec des variantes fluides corporels, désinfectant ou formol, Elnett si option coiffure, etc. Là pour moi on est cohérent, on est dans le brief. Et ça peut même intéresser Sheldrake et Serge.
Mon concept est libre de droits, sauf si ça rapporte un max bien sûr :D !
Belle journée à vous, Aurélie.
par Nezenmoins, le 10 août 2015 à 01:31
L’odeur est liée à la mémoire et une association avec l’instant : ce qui entoure la découverte de telle ou telle odeur. Je n’ai pas envie de tenter l’expérience et ancrer dans ma mémoire les instants de la mort de telle ou telle personne. Par exemple, si Kadahfi portait du oud au moment de sa mort, je ne veux pas associer cette note à sa mort. Où même à l’odeur de la poudre car si un jour j’accompagne mon frère à la chasse, je ne veux pas me dire : "tiens, ça sent Kadhafi". Où si Diana portait de la rose, je ne veux pas me souvenir de la mort de Diana à chaque fois que je sentirai de la rose, idem pour les odeurs de voiture car dés que je vais respirer l’odeur de la ville, je vais me dire : "tiens ça sent Diana qui meurt".
En dehors des débats sur l’art et l’éthique, cette expérience nous renvoie à notre hygiène mentale tout court et ce que l’on désire voir, entendre et dans ce cas sentir : bref, ce que l’on désire faire entrer en nous.
par Youggo, le 9 août 2015 à 11:24
Débat intéressant (avant qu’on ne tombe dans les susceptibilités personnelles mal placées, les indignations de façade, les reproches injustifiés et les vieux règlements de comptes) sur des sujets qui le sont tout autant : le tabou de la mort, de son odeur, le rôle de l’artiste, le « beau » dans l’art, la fascination morbide... et encore bien d’autres. Au moins voilà une oeuvre qui aura fait un peu cogiter.
D’ailleurs c’est assez marrant, je pense que j’aurai pu établir à l’avance, et sans fautes, une liste des pro et des anti tant les réactions sont prévisibles. J’imagine donc que ça n’étonnera pas outre mesure si je dis que je trouve intéressant le concept de l’expo… mais que j’aurai aimé voir les choses poussées plus loin.
En fait ce qui me gène ici c’est le côté « people » un peu racoleur, bassement provocateur, et réducteur. Ces morts d’individus, certes iconiques, ne me semblent pas être les meilleures bases de travail et de réflexion qui soient. Alors comme ça sentait le pneu chaud et la tôle froissée à la mort de Diana ? Oui, et alors ? C’est un peu maigre et « gratuit » comme propos artistique.
J’ai toujours eu une sorte de curiosité pour l’ambiance olfactive (et sonore) de grands événements de l’histoire, et transposer le concept de l’installation dans ces contextes m’aurait paru plus justifiable artistiquement.
Pour éviter qu’on m’accuse tout de suite d’être un tordu, je vais en premier lieu citer des exemples « positifs » : l’odeur de la cour de Versailles, l’odeur du palais de Cléopâtre, l’odeur du Paris de la première révolution industrielle, l’odeur des premiers pas sur la Lune…
Mais j’avoue que ma curiosité va davantage vers des évènements tragiques (fascination morbide assurément, mais on en a tous notre part) : l’odeur de la St Barthélémy, l’odeur de Pompéi durant l’éruption, l’odeur des plages du débarquement après l’assaut, l’odeur du nuage de poussière du 11 septembre, l’odeur d’Hiroshima après le bombardement, l’odeur des camps d’extermination…
Je me souviens avoir fait, enfant (CM1 ou CM2), une sortie scolaire dans un musée consacré à la Shoa. Il y avait dans une pièce un amas de vêtements de prisonniers des camps. La montagne de vêtements me paraissait déjà impressionnante, mais surtout c’est l’odeur âcre et dérangeante de cette pièce qui m’a marqué. Dans mon imaginaire, cette odeur est à jamais associée à la déportation et aux camps.
Je trouve ce processus mental intéressant : associer une odeur à un événement que l’on a pas connu. Associer mémoire olfactive et mémoire historique.
Et puis est-ce que l’odeur d’un évènement est aussi terrible que l’horreur de l’évènement ? D’ailleurs, l’odeur de l’horreur est elle aussi une horreur, ou bien juste une odeur ? On raconte que les rescapés d’Auschwitz se souviennent du camp dès que survient l’odeur des moissons en été, car ils étaient alors entourés de terres agricoles. Le foin fauché comme image olfactive de l’extermination juive, je trouve ça intéressant comme association.
Petite référence cinématographique pour terminer : "J’adore respirer l’odeur du Napalm le matin. Une fois ils ont bombardé une colline pendant 12 heures. On n’a pas retrouvé le moindre cadavre, rien. Seulement cette odeur d’essence plein les narines. Comme l’odeur… de la victoire."
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par Bianca, le 9 août 2015 à 15:51
ca peut être dangereux d’établir des liste Youggo, vous qui semblez aimer l’histoire vous devriez le savoir.
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par billieH, le 9 août 2015 à 17:08
Bianca, votre remarque me semble hors de propos, d’autant que le post de Youggo est passionnant.. Parlons plutôt de nos listes rêvées en matière de parfums histoire de détendre l’atmosphère plutôt que de mettre le feu aux poudres...
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par Solance, le 10 août 2015 à 08:11
Je ne trouve pas la remarque de Bianca hors de propos, Billie...
Aussi intéressants que soient les développements de Youggo ensuite, le début de son intervention et ses sous-entendus n’échappent pas à la prévisibilité qu’il fustige chez les autres, j’aurais parié pour ma part lire ce genre de propos sous sa plume et cette façon de se positionner un peu en "méta", au dessus de la mêlée ...
Cela étant dit, et pour clore mes interventions sur ce sujet, je pense qu’il y a une manière assez simple et réaliste de se faire une idée de l’odeur de la mort, au moins en terres occidentales, c’est d’aller traîner un peu ses guètres dans une unité de soins palliatifs...
Nul besoin d’une installation artistico-fumeuse pour cela...
Pour ma part, ayant déjà eu à vivre cette expérience, j’en retire qu’il n’y a pas de quoi se taper le postérieur par terre en rentrant en transes... Rien qui ne fasse vraiment rêver ou fantasmer...
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par Youggo, le 10 août 2015 à 09:03
Ça m’aurait étonné que ma chère Solance ne vienne abonder dans le sens de Bianca qui m’assimile à un nazi (quand même...). C’est tellement outrancier, ridicule et pathétique que ça ne mérite aucune contradiction de ma part.
Voilà qui confirme et illustre à merveille le début de mon intervention.
par eckbo, le 10 août 2015 à 09:37
Solance, je suis entièrement d’accord avec toi pour l’unité de soins palliatifs...
par Bianca, le 8 août 2015 à 23:33
J’imagine bien cette installation faisant partie d’un parc à thème sur la mort par exemple Je ne sais pas si cela existe mais comme installation créative ou artistique encore moins.Je trouve cela de mauvais goût mais tous les goûts sont dans la nature comme ont dit et s’y certains s’y retrouvent tant mieux pour eux mais très peu pour moi.
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par Nymphomaniac, le 8 août 2015 à 22:27
Pour ma part, découvrant l’ensemble final (?) ce soir, j’ai trouvé le débat tellement gratiné – en particulier les nombreuses interventions de calygo –, que j’ai préféré me taire ! Répondre proprement et de manière décente à chaque intervention serait trop épuisant pour moi (et vain, car des fois on ne peut plus rien faire, la chouette de Minerve reste clouée au sol).
Je conseille d’ailleurs de faire de même à certains(-es), en appliquant la maxime fondamentale et rabâchée de Wittgenstein : Wovon man nicht sprechen kann, darüber muß man schweigen !
par Passacaille, le 8 août 2015 à 21:04
Bonsoir, je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec Jicky qui questionne la position de l’olfaction dans ce dispositif artistique. J’ai l’impression qu’on est tous au moins d’accord pour dire que ce projet provocateur (qui est une spécialité des Flamants apparemment cf Cloaca et aussi les RealityShows extrêmes) est centré sur une confrontation avec la mort, pour l’exemple, au travers de décès violents de personnages universellement connus, et que l’odorat est un moyen de rendre le caractère violent à cette expérience.
Mais justement pour moi cela permet de penser la place que l’odorat a dans notre relation à la violence (la mort étant sa forme ultime). Le site lui même en parle, "This installation will reconstruct these moments as closely as possible, using only sound and scents. This will create a short but intimate experience. By taking away any visual keys, visitors experience these portraits more intensely." l’odeur n’est pas le seul vecteur, clairement l’idée initiale est d’écarter le sens de la vue.
Le son seul eu été envisageable, pourquoi s’embêtent-ils avec l’odorat qui pose des problèmes techniques difficiles (comment rendre l’odeur du sang chaud ? de la cocaïne (sans cocaïne je présume !!) ?
L’odorat est le seul sens invasif et pour lequel il est difficile de se soustraire aux stimuli même avec de la volonté. Les vétérans du Vietnam parlent de l’odeur atroce et indélébile de la chair humaine brulée, car également associée à l’odeur identique de la savoureuse viande grillée. Les films de guerre honnêtes montrent les soldats qui se bouchent les narines avec des morceaux de cigarette.
Nous savons cela, mais le dispositif se propose de le faire vivre. Sommes nous si souvent (heureusement) confronté à une expérience pour laquelle notre odorat nous met en situation où nous voudrions ne pas en disposer ? (Bon ok, la girl/boy aspergé(e) de LVEB/Invictus dans un métro bondé est une bonne approche :-)
De nos jour qui a déjà été réellement incommodé par une odeur ? Et il me semble clair que toutes les odeurs qui sont profondément dérangeantes pour le nez humain sont associées avec la mort (décomposition, putréfaction, pourriture...) Ce qui me semble nouveau ici c’est le caractère instantané de l’odeur qui veut être capturée. Ce n’est pas un corps qui se décompose (phénomène inscrit dans la durée) mais le MOMENT de la mort qui est proposé. On sait la ténacité de la mémoire olfactive dans la vie d’un être humain, on peut facilement imaginé que Jackie à été hantée longtemps par l’odeur de cet assassinat (peut être pas !) les concepteurs se proposent donc de nous faire vivre de manière empathique le cruel moment par le truchement de l’odorat auquel on ne peut se soustraire.
Je vais être atroce, mais soyons radicaux dans le morbide, et imaginons une installation pour laquelle on vivrait les sensations d’une mort qui est donnée par une odeur ! Tout chimiste connait l’odeur du cyanure, elle est celle du sinistre Zyklon B. Je ne sais en rien l’intérêt qu’il y aurait à sentir l’odeur vécue par les déportés dans une chambre à gaz mais cela est parfaitement réalisable (sans danger d’ailleurs).
Enfin s’agissant de la définition de l’art (des œuvres qu’on y incorpore et celles qu’on en exclus) perso, et ça ne vaut que pour moi, je m’en tiens à la proposition de Gilles Deleuze : l’œuvre propose-t-elle la création d’un percepte ? en parallèle de l’activité de la philosophie qui crée des concepts. La présentation de l’installation qui nous intéresse ne me permet pas de répondre, le passage dans la "machine" trancherait peut être la position neutre.
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Je ne sais pas trop où poster, j’ai donc choisi cet article où l’on a évoqué les liens entre odeurs et art contemporain.
En effet, est exposée une jeune artiste britannique au FRAC de Besançon, Katie Patterson. Elle y présente Candle (from Earth into a Black Hole). Afin de la réaliser, elle s’est entretenue avec des astronautes ainsi que divers scientifiques dans le but de collecter un maximum d’informations sur les odeurs émanant des planètes et de l’espace. L’artiste a ensuite reconstitué les parfums hypothétiques des différentes planètes et a envoyé ses descriptions à un biochimiste qui en partant des éléments transmis lui a confectionné une bougie parfumée.
Cette bougie, qui brûle en salle d’expo se compose de 23 couches successives : la plus haute est la terre, suivent les nuages, les couches atmosphériques, la lune ainsi que les planètes...
Si vous êtes de passage cet automne à Besançon, n’hésitez pas, l’expo est très intéressante...Et vous connaitrez peut-être l’odeur de la lune !!
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